Ahlala, mon bon vieux Donkey. T'en as vécu des vertes et des pas mûres, et ça faisait quoi... 10 ans qu'on ne t'avait pas revu dans un jeu de plate-forme classique ? Bon c'est sûr, t'as fait de la course, tu as fait de la musique, tu as été dans des jeux funky comme les Bongos de Jungle Beat ou les restrictions de Jungle Climbers / King of Swing. D'ailleurs, ces jeux étaient bons mais... On était loin de Donkey Kong Country, c'est sûr.
Et ce que plus personne n'espérait attendre, Retro Studios l'a fait. Retro Studios est d'ailleurs spécialisé dans les résurrections, vu que Metroid est passé dans leurs mains. Et donc, finalement... Le résultat, il est à la hauteur des très hautes espérances ou est-ce une déception ? En tout cas, sur Wii, avec de la concurrence comme New Super Mario Bros Wii, il y va y avoir fort à faire.
Mais qu'est ce qui peut mettre Donkey Kong et Diddy Kong ainsi en rogne ?
L'histoire de Donkey Kong Country Returns commence durant l'éruption du volcan de l'île Kong. A ce moment là, des créatures ressemblant à des instruments de musique surgissent du cratère : Ce sont des Tikis avec leur chef, Tiki Tong (non, ce n'est pas une tongue). Évidemment, comme toute créature mystérieuse qui se respecte, ils entreprennent de semer le chaos sur l'île Kong. Pour ce faire, ils vont hypnotiser les animaux, écureuils compris et vont voler la réserve de banane des Kong ! Un des Tikis essayera même d'hypnotiser DK, mais celui manquant de toute capacité cognitive, il enverra le vil musicien vers l'infini et au delà. Certains disent qu'il y a une histoire d'élu protégé des dieux, mais ce sont des histoires, car tout ce qui intéresse maintenant Donkey Kong, c'est d'aller chercher sa réserve.
Dans cette noble quête, seul son valeureux compagnon Diddy Kong et Rambi le rhinocéros l'accompagneront. Sans oublier Cranky Kong qui tient maintenant une boutique, ce qui a nettement influencé son caractère qui est moins... Râleur. Les autres animaux et membres de la famille Kong sont aux abonnés absents mais qu'importe ! Jungle Beat nous a déjà prouvé que même sans la totalité des Kong, Donkey peut vivre des aventures épiques.
Car ce qui est clair, c'est que même si le scénario a l'air d'un banal flagrant, il est minutieusement mis en scène. Quel plaisir devoir Donkey Kong essayer de comprendre ce que tente de faire le Tiki, avant d'arborer un sourire sadique qui signifie 'tire-toi d'la ou tu vas pleurer ta mère'. Et puis bon, le plombier et sa blonde ne font pas mieux.
En restant sur l'univers, l'autre crocodile s'est fait la malle avec ses copains, et vous aurez donc de nouveaux ennemis. Entre les poulets robots, les oiseaux qui sont sur des échasses, les hippopotames qui passent leur temps sur des piliers, les boules bleues crieuses, les buissons tueurs ou les dérivés des Tiki, il va y avoir de la diversité.
Cet enfoiré ne se privera pas de vous narguer avec VOTRE réserve de bananes.
Vous savez, normalement, dans un jeu de plate-formes, le fond est une sorte de papier peint qui comble le vide. Mais là, c'est tout l'inverse.
Le fond est
dans le jeu. Le système est fait pour que ce qui passe le fond influence l'avant et vice versa. Frappez sur une zone précise et des ruines apparaitront à l'arrière-plan, ou des rochers éclateront révélant de fragiles échafaudages qui vont tomber que vous y mettrez les pieds.
De la même manière, l'arrière peut vous influencer votre parcours : Ici une pieuvre vindicative viendra mettre ses tentacules en travers de votre chemin, là ce sera un bateau pirate qui vous bombardera, une autre fois, des vagues géantes s'abattront du fond vers l'avant, ravageant tout ce qui avait le malheur de ne pas s'être abrité. De la même manière, des rochers peuvent, depuis un certain point, être vu de façon à ce qu'ils forment une banane, faisant apparaitre des bonus.
Sans aller jusque là, vous pourrez tout simplement admirer ce qui passe à l'arrière : Ainsi, une boule géante que vous aurez écarté de votre chemin roulera régulièrement sur les chemins au fond, ou alors vous assisterez à la destruction d'un navire par une pieuvre géante (oui, j'en parle souvent). La vie anime le fond autant que la forme, avec les villages qui peuplent la forêt, les crabes dans la mer ou des créatures qui s'agitent dans les souterrains d'une ruine. Sans oublier l'éléphant qui se barre en vous voyant.
Et puis c'est tout simplement beau. Les effets de lumière sont superbes, avec des rayons qui percent à travers les plate-formes, l'eau au loin qui reflète la jungle. L'aspect graphique fait fortement penser à Jungle Beat, mais en beaucoup mieux, et vu la qualité du précédent... C'est vraiment du grand art. Vous pourrez voir ça plus en détail à la fin du test grâce au lien du trailer.
Dites-vous que la vue de la forêt change simplement car vous changez de position. Comme en vrai.
Ce qui fait la force du gameplay de Donkey Kong, c'est à la fois la simplicité des mouvements de Donkey Kong, qui peut sauter, frapper au sol, faire une roulade ou... souffler, à la fois la présence de Diddy Kong qui permet d'avoir 2 cœurs de vie supplémentaires, pour un total de 4 et un Jet Pack qui facilite les sauts (soit dit en passant, c'est une excellente option pour assurer les sauts tout en laissant du challenge à ceux qui refusent de prendre Diddy. Je parle surtout à toi Mario, avec tout tes trucs qui améliorent les sauts). D'ailleurs, DK saute assez haut, mais tombe
très vite, car il est lourd. C'est assez étrange de ne pas voir son personnage 'flotter', mais on s'y habitue très vite.
Par contre, le rôle de Diddy est fortement diminué depuis les opus sur SNES. Il n'est plus le vrai coéquipier mais plutôt une sorte d'upgrade qui améliore considérablement la roulade (qui peut durer à l'infini). Ce choix discutable se justifie par l'architecture des niveaux qui est faite pour Donkey Kong et Donkey Kong seul.
On peut utiliser la Wiimote en position horizontale ou Wiimote et Nunchuk, mais vous verrez rapidement que seule la seconde assure une expérience de jeu correcte. Bien que ce soit très simple, c'est rudement efficace : tout s'enchaine à un rythme effréné. Il reste cependant un bémol : trois actions s'utilisent en remuant la Wiimote, et vous vous retrouverez plus d'une fois à rouler dans le vide au lieu de souffler. C'est le seul défaut de ce gameplay incluant aussi des niveaux spéciaux.
En plus des niveaux dits 'classiques', des phases spéciales seront également présentes. Il y a le retour de ces diaboliques chariots, où avec l'élan, le moindre saut devient dangereux, mais aussi les tonneaux-fusée où en vous déplaçant uniquement sur l'axe vertical, vous devrez... survivre. Évidemment, cela devient parfois un brin répétitif (surtout ces foutus tonneaux-fusée), mais cela n'est franchement pas grand chose. Je parlais plus haut de Rambi : Celui peut marcher n'importe où, du moment qu'on puisse... y marcher. Il tue à peu près n'importe quoi aussi, mais il n'aime pas le feu. A vous alors de faire d'épiques escapades où vous devrez traverser un réseau de colonnes qui tombent lorsque vous marchez dessus. Normal. Par contre, c'est le seul rescapé de l'hécatombe qui a touché les animaux jouables.
TONNEAU-FUSEE
Le déroulement du jeu est on ne peut plus classique : A l'instar de New Super Mario Wii, vous progresserez dans les mondes à travers différents niveaux. Une fois que vous aurez réussi à arriver au niveau du boss et à le battre, vous pourrez passer au monde suivant, même si vous n'avez pas fait tous les niveaux. Soit dit en passant, les boss sont un peu en dessous du reste du jeu. Un est complètement aléatoire et sans intérêt, et un est le clone d'un autre en amélioré. Disons qu'ils sont juste normaux, alors que le reste est excellent. Car le génie du jeu consiste en une multitude de mécanismes qui ne sont quasiment pas repris d'un niveau sur l'autre. Un niveau s'est déroulé sous le feu des canons adverses, un autre se passe au dessus de rochers dignes d'un canyon américain, celui-là aura lieu dans une usine embrumée où vous devrez souffler pour y voir un peu, l'autre avec des palmiers qui tanguent au dessus du vide, un temple consiste en des plateformes qui tombent TOUTES dans la lave. Chaque niveau se renouvelle formidablement, et l'ennui n'arrive jamais chez Donkey Kong.
Par contre, une partie du monde est généralement bloquée par une serrure géante (normal encore) qui pourra être ouverte à l'aide d'une clé vendue par l'acariâtre Cranky.
Cranky (admirez la transition) a décidé que le meilleur moyen de montrer qu'il est là, c'était d'ouvrir une boutique. Quelle meilleure preuve d'amour d'un père envers son fils que de l'aider en lui faisant débourser une quantité phénoménale de pièces ? Il vendra des cœurs (montant votre vie à 3 ou 5 cœurs selon que vous ayez Diddy) qui durent pendant toute votre traversée du niveau, du jus du banane qui vous accorde une résistance aux coups tant que vous restez en vie et également l'aide de Squawks le Perroquet qui vous aidera à trouver les pièces de puzzle cachées.
Car le monde de DK regorge d'objets cachés, planqués, inaccessibles. En bref, c'est le monde parfait pour tout aventurier (primate) qui se respecte. Le jeu en lui-même est déjà loin d'être simple, et même si la difficulté est progressive, vous serez rapidement confrontés à des niveaux où vous devrez vous diriger parfaitement et si vous cherchez à avoir tous les secrets, vous allez en baver. Plus d'une fois vous vous tuerez juste car vous voulez avoir CETTE FOUTUE PIECE KONG (il y a 4 lettres Kong dans chaque niveau, K-O-N-G et à l'inverse des pièces de puzzle, si vous mourrez, vous devrez aller la reprendre). Mais même si vous n'arrêtez pas de mourir, vous voudrez continuer. Juste car vous vous dites 'après ce passage, je le sens, je vais y arriver !'. Je ne sais pas trop expliquer ça, mais c'est vrai, c'est limite addictif. On a envie de voir ce que nous réserve le niveau suivant ou même simplement la prochaine partie du niveau, après le point de sauvegarde le plus proche. De toute façon, les vies sont légions et les Game Over rare, ce qui évite de frustrer les joueurs un peu moins bons qui seraient rebutés par la difficulté (bien ?) au dessus de la moyenne du jeu par rapport aux productions contemporaines (je te regarde Super Mario Galaxy 2)
Trouvez toutes les pièces du puzzle d'un niveau et vous aurez une image à ajouter à votre galerie. Ce sont des images vraiment sympas qui valent le détour. Si vous arriverez à prendre toutes les lettres Kong d'un niveau, vous aurez accès à une musique et si vous faites de même avec tous les niveaux d'un monde, vous débloquerez un niveau spécial, très difficile. Heureusement, les vies sont légions.
Coucher de soleil chez les Kongs.
Ce qui arrive à notre nouveau point : les musiques. J'en parle maintenant car en fait, on n'a pas tant l'occasion que ça de les écouter dans le jeu vu qu'une seconde d'inattention et vous pouvez... mourir, tout simplement. Cependant, une fois au calme, vous pourrez entendre des thèmes connus, comme le remix du célèbre thème de la jungle ou celui de la 'Croisière en Chariot' mais aussi des thèmes nouveaux tels que 'Mine Menaçante', 'Infini Tsunami ou 'Goudron Gluant'. En tout cas, le niveau général est très bon. Les musiques sont parfaitement adaptées à la situation : des musiques angoissantes alors que vous êtes poursuivis par une marée d'araignée, une musique énergique alors que vous vous balancez de lianes en lianes etc...
Et puis, en plus de ces musiques de qualité, les petits bruitages m'ont marqué. Peut être que c'est le fait d'entendre DK gueuler comme un abruti 'OUIIII' quand il lance un tonneau.
Comme je suis vraiment trop sympa, je me suis que des vidéos parleraient mieux que des mots :
Imaginez vous poursuivi par une chauve souris géante violette qui tire des lasers et vous comprendrez la situation.
Dans le niveau où il y a cette musique, vous serez propulsé part des tonneaux-canons vers le haut avec en fond une montagne à la fois majestueuse et inquiétante.
La richesse du jeu réside dans sa profondeur. Quand on veut refaire un niveau pour collecter tel pièce, on ne peut pas s'empêcher de tout détruire sur son passage, juste pour le plaisir du niveau. En plus, il est truffé de références, comme un Donkey Kong tenant une Wiimote en arrière plan ou un Game and Watch.
VÉNÉREZ LE DIEU PRIMATE !
Ainsi, rien qu'avec l'aventure principale, vous en aurez pour une petite quinzaine d'heures, ce qui implique que vous ne cherchez absolument pas les Lettres Kong et les Pièces de Puzzle (honte sur vous). Si vous vous comptez finir le jeu à 100%, prévoyez au moins une bonne vingtaine d'heures, vu le sadisme des niveaux K. Mais vous croyez le jeu fini à 100% ? Cruelle erreur.
En plus des objets à chercher, vous pourrez en plus refaire chaque niveau en contre-la-montre pour débloquer une médaille d'or pour les meilleurs, d'argent ou de bronze pour les autres. Bien que je trouve le système pas très bien foutu car au lieu de recommencer à 0 quand on meurt, on revient au dernier point de sauvegarde, ce qui annihile toute chance de médaille, il a le mérite d'exister, et il faudra un parcours sans faille pour gagner, même dans les niveaux les plus faciles.
Ce n'est pas encore assez ? Dans ce cas, tournez-vous vers le mode Miroir, qui permet d'atteindre les 200% (rien que ça !). Le but de ce mode est de refaire le niveau inversé (en gros, la droite devient la gauche, vous ne commencez pas de la fin), et ce, sans Diddy, ni objets bonus et un seul cœur ! La moindre erreur devient donc fatale, et là encore, même un niveau qui était pas trop compliqué devient presque une plaie. Inutile de dire que ce mode est fait pour les acharnés, qui veulent du challenge tout en refaisant les niveaux, car le Super Guide n'est plus utilisable.
Le Super Guide ? Encore ?
Oui, comme dans New Super Mario Bros, il est là. Incarné par Super Kong, un DK Yéti, il peut être utilisable dès que vous êtes morts 8 dans un niveau (ce qui va être
très courant). Bon, je ne l'ai jamais utilisé personnellement, mais ça reste utile pour ceux qui veulent voir les niveaux. Et encore, vu qu'il ne prend aucun objet bonus...
Sinon, il y a le mode 2 joueurs. Lui aussi, jamais utilisé (à cause d'un problème de synchronisation), il a l'air intéressant, bien que ce n'est pas du tout l'attrait primordial du jeu. Pour s'amuser le temps de quelques niveaux je suppose.
Dites vous qu'après, vous devrez en découdre avec le poulpe.
Critère | Note | Commentaire |
Scénario | 7/10 | Bon, ce n'est pas un truc ultra-recherché, mais la mise en scène et l'univers rattrapent largement cela. Et puis bon, on parle de Donkey Kong ! Du muscle et de la banane, que demande le peuple ? |
Graphismes | 10/10 | C'est profond, c'est beau, et ce, sur tous les plans de l'image, c'est magnifiquement animé. On est juste impressionné quoi ! |
Gameplay | 9/10 | Dommage que les actions avec la Wiimote s'entremêlent pas mal, car sinon, tout est impeccable. En plus, les différentes phases ajoutent du piment, et chaque niveau amène un nouveau thème, une nouvelle difficulté. |
Musiques et Sons | 9/10 | Des thèmes bons, et des thèmes très bons. Pas grand chose à dire c'est impeccable et il y a des vraiment des musiques exceptionnelles. |
Durée de vie et Difficulté | 9,5/10 | L'aventure toute seule a déjà une durée de vie plus que respectable, mais avec les 2 autres modes, ça peut aller très loin ! Bon, ces modes ne sont pas très innovants, mais c'est mieux que rien, surtout avec une difficulté si bien dosée. |
Note Finale | 19,5/20 | Donkey Kong Country Returns a réussi le tour de force de renvoyer NSMBWii au placard, pourtant considéré comme un très bon jeu. Il est agréable à jouer, innovant et très beau. En un mot, époustouflant. Difficile de passer à côté d'un tel jeu. |
Ah d'accord, il bouffe les bananes des Kong ! Tout s'explique.